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Poèmes de Naum Bleek

Naum Bleek

23 janv. 2023

L'homme du passé - Sans titre

L’homme du passé


L’homme du passé


Nous tire vers l’arrière,


Tout va se terminer


Très mal pour nous, c’est clair.



L’homme du passé


Agite son poignet,


Il a une bouchée en feu


Et la mâche en secret.



Dans cette bouchée


Il y rentre tout un monde,


Des cuillères gravées


Et des danses à la ronde.



L’homme du passé


Enseigne aux plus jeunes


A vendre à peu de sous


Jusqu’à leur dernier bien.



Autour de sa personne


Il regarde avec soupçon,


C’est peut-être l’heure


Qu’on l’attaque pour de bon?



Sa pensée bancale


Adore ce qui a été


Et le linge sale


Y figure en célébrité.



L’homme du passé


C’est du cinéma vulgaire ;


Méchant et rusé,


Il sert d’acteur et régisseur.



Son regard est hautain


Sur les jeunes pousses,


Très lourde, sa main


Ecrase ce qui le courrouce.



Mais le chariot du temps


Ne peut pas s’arrêter :


Tout risque de pourrir,


Le granit va s’écrouler.



Homme du passé,


On ne te porte pas plus loin,


Reste où tu es


Avec ton signe de croix.


16.04.19




Sans titre


Cette époque, son symbole, ce sera les coureurs,


Qui ont suivi des chemins bloqués pour d’autres.


Cette époque, toute ennuagée de poussières,


ne nous semblera qu’une légende urbaine fausse.



Son symbole, c’est la perte d’amis et de soutien


Que nous, ingénus, n’aurions jamais prévue.


Avec des mots en carton, qui coupent jusqu’au sang,


On se lance dans des querelles sans issue.



Une fanfare trompeuse accompagne les années,


Un carrousel qui grince, les cloches du spam.


On partage un post et on devient condamné,


Fuir à l’étranger, c’est parfois l’unique solution.



Une hibernation trouble, face cachée de la tranquillité,


Un soupir qui approuve la violence et l’abus,


Le fléau de l’indifférence, voilà ce que c’est,


Qui sagement dans l’abime gelé nous pousse.



Retords-toi, époque, réduis-toi en cendre.


Nous survivrons et te concevrons autrement.


Malgré les circonstances, on ne va pas se rendre,


Des mots nouveaux on va lancer en avant.


13.09.18




Traduction : Luisa Doplicher


Ecoutez Naum Bleek déclamant ses poèmes en russe :

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